Jardin sous la pluie

C’était il y a quelques mois encore le jardin de notre voisine Colette, une vieille dame de 96 ans aussi sympathique qu’un peu à l’ouest depuis quelques années. À Noël on a appris qu’elle s’était endormie dans son canapé, et n’avait pas jugé utile de se réveiller. Et que son fils allait vendre la maison, dans son jus mais entourée d’un beau jardin.

Le pourquoi et le comment c’est pas le lieu d’expliquer ici ; on dira juste qu’on a pris la suite de Colette dans ses murs, en y laissant quelques traces et souvenirs d’elle, pour la continuité. C’était une belle personne, passionnée de voile — qui avait navigué jusqu’à 80 ans passés. De son vivant la maison était remplie dans toutes les pièces de livres et revues sur la mer, les marins et les bateaux. Il y en avait partout des bouquins, dans des étagères, par terre, sous l’escalier, sur tous les meubles.

On se mettait à table quand il s’est mis à pleuvoir des chats et des chiens. J’avais mis l’enregistreur sur une chaise dans la véranda, devant la porte ouverte pour qu’il reste à l’abri. Donc ce n’est pas seulement le bruit de la pluie sur le jardin, mais aussi sur le toit.

Mais on va pas chipoter ; au casque c’est mieux.