Plage de Bonne Brise, soir

On passait la journée à Marseille, et je m’étais mis dans la tête de ne pas rentrer sur Aix avant d’avoir fait quelques brasses dans la Méditerranée. Quand j’en ai la possibilité, j’aime ce rituel de finir et/ou commencer l’année par un bain dans la mer.

On était partis pour ça vers Les Goudes : j’ai d’abord connu Marseille par les bouquins, comme étant la ville d’Edmond Dantès et de Fabio Montale, le héros de la trilogie marseillaise de Jean-Claude Izzo. Et Montale habitait aux Goudes. Il y a quelques années on s’y était baignés dans une crique rocheuse, et revenus avec des piquants d’oursins plein les pieds. Ça avait mis des jours et des jours avant qu’ils ressortent.

Vu par un gars de la Charente-Maritime, les plages de Marseille sont ridiculement peu nombreuses, et minuscules. Je préfère ne pas les imaginer l’été. Il se faisait tard, presque nuit, on n’avait pas trouvé d’endroit sympa et calme pour se mettre à l’eau aux Goudes, et je tenais à mon idée. Sur le retour je me suis arrêté sur un parking indiquant la plage de Bonne Brise.

On a cherché un peu l’accès à la plage, par un escalier plutôt raide, et glissant.

Et on a débouché sur une petite crique ravissante, de sable, avec un joli son de clapot, très doux. La Plus Belle Fille du Monde m’accompagnait, plus pour que mon sac ne reste pas sans surveillance, que par enthousiasme pour l’aventure natatoire et crépusculaire. Du coup j’ai posé l’enregistreur sur mes fringues, micros intégrés, roule ma poule, avant de me mettre à l’eau.

Le bain dans l’eau calme et claire, face au Frioul et au Château d’If (ô Dantès) au loin, Marseille éclairé par un dernier rayon de soleil, était forcément délicieux. Pendant que je barbotais deux jeunes femmes sont venues voir la mer, en bavardant et riant.

Ensuite on est remontés à la voiture, et je suis redescendu avec le téléphone pour prendre la photo. Puis on a repris la route de Marseille, et deux kilomètres plus loin, me suis rendu compte que mes lunettes étaient restées à la plage. Retour à Bonne Brise, puis autoroute vers Aix. Mais rituel accompli, et cette fois sans oursins.

Au casque, c’est mieux.