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Fusées

Publié le 24 avril 2019

À Nicolas dit Oula

J’ai un cousin aussi foufou que sympa et mordu de photo dont un des dadas, c’est la photo de feu d’artifices. Connu pour cela comme le loup blanc par les artificiers, il est capable pour un feu d’artifice d’avaler des kilomètres et des kilomètre dans sa vieille ZX (les photographes ont ça de commun avec les musiciens, de trimballer des milliers d’euros de matos, dans des bagnoles à 500 balles).

Je ne suis pas un grand fan de ces spectacles : pas tant à cause du côté visuel toujours réjouissant, que des musiques associées généralement assez peu intéressantes, et/ou tellement rebattues qu’on ne les supporte plus. Dans les deux cas ça m’agace.

Quand je vivais au bord de la Charente, je rêvais d’un feu d’artifice qui aurait utilisé la Fête des belles eaux de Messiaen. Un sextuor d’Ondes Martenot sur les quais de Tonnay-Charente, voilà qui aurait eu de l’allure...

À cette époque ça ne me serait sans doute pas venu à l’idée de sortir l’appareil pour photographier le feu d’artifice. J’avais dû le prendre plutôt pour photographier les gens. Je pense que l’appareil étant sur pied j’avais voulu faire un petit clin d’œil au cousin super équipé en numérique dernier cri, qui me taquinait régulièrement sur ma fidélité butée à l’argentique, en lui montrant qu’on pouvait aussi faire des photos de feu d’artifice depuis sa fenêtre avec un Nikon mécanique et un vieux 105mm, sur un film noir et blanc standard exposé au pif.

Comme d’habitude j’ai dû développer ça des mois après et le cousin je ne lui en ai jamais parlé. Et puis bon, deux ou trois photos à peu près réussies sur un film, c’est pas ça qui fait un photographe de feu d’artifices.

Fusées
Tonnay-Charente, 14 juillet 2013
Jacques Bon cc-by-sa